Trauma et corps comprendre le lien avec le Somatic Experiencing pour une guérison durable

Il y a des moments où l'on sent que quelque chose ne va pas, sans pouvoir mettre le doigt dessus.

Avez-vous parfois l'impression que votre corps porte un poids invisible ?

Une tension qui reste là, tenace, même après une bonne nuit de sommeil ou une séance de sport. C'est une sensation familière pour beaucoup de mes patients au cabinet à Vertou.

On pense souvent que les événements difficiles appartiennent au passé, qu'ils sont stockés dans notre mémoire cognitive.

Pourtant, la réalité biologique est tout autre. Le lien entre trauma et corps somatic experiencing est la clé qui nous manque souvent pour comprendre pourquoi nous réagissons comme nous le faisons face au stress.

Ce n'est pas juste "dans la tête".

Le corps garde une trace précise, une empreinte physiologique de ce qui nous a dépassés. Croyez-moi, dans ma pratique d'ostéopathe et de thérapeute somato-émotionnel, je vois tous les jours à quel point cette approche peut tout changer.

Le but ?

Arrêter de subir ses propres réactions en pilote automatique et retrouver une vraie liberté, à la fois dans ses mouvements et dans sa façon d'être au monde.

Alors ici, on va décortiquer ensemble comment cette méthode fonctionne, pourquoi votre corps est votre plus grand allié pour guérir, et comment tout ça s'inscrit dans une approche globale de votre santé.

Trauma et corps somatic experiencing : Pourquoi le corps n'oublie pas

Pour comprendre pourquoi certaines douleurs persistent ou pourquoi l'anxiété semble surgir de nulle part, il faut regarder du côté de notre système nerveux autonome.

C'est lui le chef d'orchestre.

Lorsque nous faisons face à une menace, notre corps est programmé pour réagir instantanément. C'est instinctif.

Nous avons trois options biologiques : la fuite, la lutte ou le figement. C'est ce que les experts appellent la réponse de survie.

Si nous pouvons fuir ou nous défendre, l'énergie mobilisée est déchargée. Le cycle est complet. Le corps revient au calme.

Mais que se passe-t-il quand on ne peut ni fuir ni combattre ?

Le système nerveux se fige.

C'est comme appuyer sur l'accélérateur et le frein en même temps.

Une quantité massive d'énergie reste emprisonnée à l'intérieur.

L'Institut Psychotrauma le met d'ailleurs très bien en évidence : le trauma ne se niche pas dans l'événement, mais dans cette réponse physiologique que notre corps n'a pas pu achever. C’est précisément ici que le lien entre trauma et corps somatic experiencing prend tout son sens : il s'agit de libérer cette énergie bloquée qui maintient le corps en alerte, bien après que le danger soit passé.

C'est ce qui explique pourquoi on peut avoir tout compris avec sa tête ("Je sais bien que je ne risque plus rien"), mais continuer à sentir son cœur s'emballer, des tensions partout ou une fatigue de plomb. Le corps, lui, croit qu'il est encore en danger.

Les signaux d'alerte : Quand la mémoire traumatique corporelle parle

Il est fascinant de voir comment cette mémoire se manifeste.

Ce n'est pas toujours spectaculaire. Parfois, c'est un murmure constant que l'on finit par ignorer par habitude.

Voici ce qui revient souvent en consultation :

• Des douleurs inexplicables qui se déplacent (dos, cervicales, ventre).
• Une hypersensibilité aux bruits ou à la lumière.
• Des problèmes digestifs que les examens médicaux n'expliquent pas.
• Une sensation de déconnexion, comme si on flottait à côté de son corps.
• Une irritabilité soudaine ou des pleurs sans raison apparente.

Ces symptômes sont le langage de votre système nerveux. Il essaie de gérer cette surcharge. L'approche du trauma et corps somatic experiencing ne cherche pas à supprimer le symptôme à tout prix, mais à écouter ce qu'il raconte sur l'état de régulation du système nerveux.

C'est un changement de paradigme par rapport à la médecine classique qui vise souvent à "faire taire" le symptôme.

Sandip Kalal / Unsplash

Comment fonctionne le Somatic Experiencing® ?

Contrairement aux thérapies purement verbales, la Somatic Experiencing (SE) ne vous demandera pas de raconter votre histoire en boucle. En fait, raconter les détails traumatiques peut parfois être "re-traumatisant" si le système nerveux n'est pas prêt.

L'objectif est la régulation.

La méthode développée par Peter Levine s'appuie sur l'observation des animaux sauvages.

Ils vivent des menaces constantes mais ne sont pas "traumatisés".

Pourquoi ?

Parce qu'ils tremblent, s'ébrouent et déchargent l'énergie immédiatement après le danger.

La différence fondamentale avec l'analyse classique

En séance, nous travaillons "ici et maintenant".

On utilise la sensation corporelle (le "felt sense") comme porte d'entrée. Le thérapeute vous guide pour observer les micro-mouvements, les changements de température, ou les tensions.

On utilise un concept clé appelé la "titration". Imaginez un chimiste qui mélange deux substances réactives goutte à goutte pour éviter une explosion.

En trauma et corps somatic experiencing, c'est pareil. On touche un peu à la zone de stress, puis on revient immédiatement à une zone de sécurité et de ressource dans le corps.

Ce va-et-vient, qu'on appelle pendulation, apprend au système nerveux qu'il peut passer de l'alerte au calme sans rester coincé. C'est ainsi que l'on restaure la résilience naturelle, comme l'expliquent très bien les ressources sur l'Association des Praticiens de la Somatic Experiencing.

Applications cliniques : Qui peut bénéficier de cette approche ?

On pense souvent aux survivants de catastrophes ou de guerres quand on parle de trauma. C'est une erreur.

Le trauma, c'est "trop, trop vite, trop tôt".

Cela peut être une chute à vélo, une opération chirurgicale, ou une naissance difficile.

L'approche intégrative que je propose à Vertou s'adresse à des profils très variés.

Maternité, Grossesse et Post-partum

La naissance est un passage intense.

Pour certaines femmes (et bébés), l'accouchement a été vécu comme une urgence vitale. Le corps garde la mémoire des forceps, de la césarienne d'urgence ou simplement de la peur ressentie.

La thérapie du trauma permet ici de "boucler la boucle" pour que la mère puisse être pleinement disponible pour son enfant, sans cette angoisse de fond.

Sportifs et Rééducation

Après une blessure (rupture des ligaments, fracture), le tissu cicatrise, mais le cerveau peut garder une inhibition.

Le sportif a "peur" de refaire le mouvement, même inconsciemment. En travaillant sur le lien trauma et corps somatic experiencing, on aide le corps à intégrer que l'accident est fini.

La récupération physique est alors souvent beaucoup plus rapide, car on lève le verrou neurologique.

Hypersensibles et Anxieux

Pour les personnes qui se sentent des "éponges émotionnelles", la vie quotidienne est épuisante. Souvent, leur système nerveux est bloqué sur "ON" en permanence. Le travail somato-émotionnel aide à élargir ce qu'on appelle la "fenêtre de tolérance".

Résultat : on est moins submergé par le bruit, les émotions des autres ou le stress du travail.

*(Note: Capture d'écran illustrative d'un tableau comparatif issu d'une source éducative sur la psychologie, à créer ou sourcer)*

Le déroulement d'une séance type

Beaucoup de patients arrivent au cabinet avec une certaine appréhension. "Vais-je devoir revivre le pire moment de ma vie ?" La réponse est non.

Voici comment cela se passe généralement lors d'une consultation intégrant l'ostéopathie et la SE :

1. L'accueil et l'ancrage : Nous commençons toujours par établir la sécurité. Sentir ses pieds sur le sol, le soutien du fauteuil. C'est la base indispensable.
2. Exploration douce : On échange sur ce qui vous amène, mais attention, dès que l'émotion commence à monter, on lève le pied et on ralentit. Je vous invite à noter ce qui se passe dans votre corps. "Quand vous parlez de cet accident, que sentez-vous dans votre estomac ?"
3. Suivre le corps : Si une envie de mouvement émerge (une main qui veut pousser, une épaule qui se lève), on l'encourage. On laisse le corps terminer le geste qu'il n'a pas pu faire au moment du trauma.
4. L'intégration : On prend le temps de savourer le relâchement qui suit. C'est souvent accompagné de soupirs profonds, de chaleur ou de tremblements libérateurs.

C'est un travail d'équipe. Je ne "fais" pas quelque chose sur vous; nous collaborons avec l'intelligence de votre corps.

Trauma et corps somatic experiencing : Une synergie avec l'ostéopathie

Pourquoi consulter un ostéopathe formé à la Somatic Experiencing plutôt qu'un psychotérapeute seul ?

L'ostéopathie travaille sur la structure : les os, les fascias, les viscères. La SE travaille sur le système nerveux.

Les deux sont indissociables.

Un diaphragme bloqué par le stress peur (structure) renvoie un signal d'insécurité au cerveau (système nerveux). Et inversement.

En combinant la thérapie manuelle douce (fascia-bioénergie) et l'approche verbale de la SE, on attaque le problème par les deux bouts.

Comme le soulignent certaines études relayées par Alternative Santé, cette double approche permet souvent de débloquer des situations chroniques là où une seule méthode plafonnait.

C'est cette vision globale, nourrie par la médecine chinoise et le développement personnel, qui guide ma pratique au quotidien.

Conseils pratiques pour commencer à s'écouter

Avant même de franchir la porte du cabinet, vous pouvez commencer à changer votre relation avec votre corps.

C'est un apprentissage progressif.

Observez vos transitions. Quand vous passez de la voiture à la maison, ou d'une réunion à une autre, prenez-vous un instant pour souffler ? Le trauma et le stress accumulé adorent la précipitation.

Essayez cet exercice simple : l'orientation. Quand vous vous sentez stressé, arrêtez-vous.

Tournez lentement la tête et laissez vos yeux se poser sur un objet agréable dans la pièce.

Nommez-le mentalement. Sentez votre cou tourner. Cela signale à votre cerveau reptilien : "Regarde, il n'y a pas de tigre dans la pièce".

C'est tout simple, mais biologiquement puissant.

nour tayeh / Unsplash

Retrouver le chemin de la vitalité

Guérir d'un trauma ou d'un stress chronique, ce n'est pas devenir quelqu'un d'autre.

C'est redevenir soi-même, avant que la peur ne prenne les commandes. Le travail sur le lien trauma et corps somatic experiencing offre une voie douce mais incroyablement robuste pour y parvenir.

Il ne s'agit pas d'oublier le passé, mais de lui enlever sa charge toxique pour qu'il devienne simplement une mémoire, et non plus un activateur de douleur. Votre corps a une capacité innée à guérir, il a juste besoin d'un peu d'aide pour retrouver le chemin.

Si ces lignes résonnent avec votre vécu, sachez qu'il est possible d'apaiser ce système nerveux en alerte. Chaque séance est une étape vers plus de légèreté.

Je vous reçois à mon cabinet de Vertou, quartier de la Bordonière, pour vous accompagner dans cette démarche intégrative.

FAQ : Trauma et Somatic Experiencing

Dois-je raconter mon traumatisme en détail ?

Non, et c'est souvent déconseillé au début.

Nous travaillons sur les sensations corporelles liées à l'événement, pas nécessairement sur le récit de l'événement lui-même.

Cela permet d'éviter de réactiver la douleur sans résolution.

Est-ce que cela remplace une psychothérapie ?

C'est très complémentaire. La Somatic Experiencing est une thérapie psycho-corporelle.

Pour de nombreux patients, elle débloque des choses que la parole seule n'atteignait pas, mais elle s'intègre parfaitement en parallèle d'un suivi psychologique classique.

Combien de séances sont nécessaires ?

C'est très variable selon l'ancienneté et la complexité du trauma. Le corps a son propre rythme.

Certains ressentent un soulagement dès la première séance, d'autres ont besoin d'un processus plus long pour stabiliser leur système nerveux.

La séance se passe-t-elle habillée ?

Oui, pour la partie Somatic Experiencing pure, vous restez habillé, souvent assis confortablement. Si nous intégrons de l'ostéopathie, cela peut varier, mais le respect de votre pudeur et de votre confort est la priorité absolue.